Friday, April 19, 2024 15:45:00

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À bas le masque !

Il accepte, le temps d’une interview, d’enlever son masque. Mais il prend soin de reculer de deux pas et d’ouvrir grand les fenêtres. Notre « M. Covid » est un modèle de rigueur : les habitudes de précaution sanitaire sont devenues naturelles chez lui, au bureau comme à la maison. Aujourd’hui encore, alors que la menace semble s’éloigner, il laisse systématiquement courses et vêtements dehors lorsqu’il revient du supermarché. Et l’écriteau qui accueille les visiteurs dans sa maison est toujours bien en évidence : « Please sanitize your hands ».

Guillaume Noisette, Health and Safety Officer depuis une dizaine d’années, a du flair. Et il est catégorique : le match contre le virus n’est pas gagné, nous ne sommes qu’à la mi-temps… « Nous devons être déterminés à combattre l’adversaire.» Le « new normal » pour Guillaume, c’est la plus stricte vigilance, mais il est confiant. Car avec Zaïrah Sarah et Adish Sewlall, l’équipe responsable de l’hygiène et de la sécurité qu’a encadrée le Chief Human Ressource Officer, il a gagné une bataille. Celle de la sensibilisation de toutes les équipes du groupe. « C’est ma plus grande satisfaction », dit-il.

Guillaume a déclaré la guerre à la Covid-19 bien avant le confinement. « Nos employés des services essentiels – l’électricité, la plantation, la distribution alimentaire – étaient appelés à être en contact avec les gens. Nous avions le devoir de les protéger ». Il épluche alors les recommandations de l’OMS et du National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH) des États-Unis, échange abondamment avec ses confrères et, avec Christopher, imagine les situations de risque possibles sur nos lieux de travail et les questions que tout employé pourrait se poser.

Le protocole de 30 pages est rédigé. Pendant que l’équipe de communication se charge de le traduire en e-mails, posters et vidéos, Guillaume descend sur le terrain. Dès le 6 avril, il sillonne les champs, le garage, l’usine « non stop » pour animer des sessions de sensibilisation. À plus de soixante personnes chaque jour, il explique les gestes, l’utilisation et l’entretien du masque, les habitudes à prendre à la maison. Et les défis ne manquent pas….

La barrière de langue par exemple, car mêmes les travailleurs étrangers employés par les contracteurs chargés de l’entretien des champs doivent être formés au respect du protocole. Les particularités de certains métiers qui se plient difficilement aux nouveaux règlements est un autre « challenge ». Comment respecter la distanciation sociale entre le chauffeur et l’aide-chauffeur dans un tracteur ? Guillaume imagine d’autres procédures de désinfection plus strictes et équipe mieux les travailleurs.

Mais le plus grand de ces défis reste de convaincre de l’importance du port du masque. Il dit devoir encore le rappeler vingt fois par jour aux uns et aux autres, tout en s’avouant optimiste : au nombre de « feedbacks positifs » qu’il a reçus, il sait que les employés de Terra ont compris que ce protocole les protège et qu’ils l’ont pleinement adopté. « Les gens ont changé leurs habitudes, comme moi ».

À fin juin, tout le monde est passé à l’école de Guillaume. Et aujourd’hui ? Guillaume continue à mettre à jour le protocole « postconfinement » et il garde plus que jamais la pression. « L’inspection se fait avec la même intensité que la formation. Mais je peux compter cette fois sur la coopération de tout le monde. Chacun doit être un « policier » pour son collègue », dit-il.

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