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Terragen : un pas de plus vers la décarbonation
12 Juin 24

Si le gouvernement vise à augmenter la part des énergies renouvelables à hauteur de 60 % d’ici 2030, Terragen poursuit son impulsion vers l’usage de combustibles alternatifs, espérant une décarbonation complète dans les années à venir. La dernière initiative de la centrale : produire de l’électricité à travers la combustion de copeaux de bois !
Alors que, durant la campagne sucrière, Terragen roule en grande partie à la paille de canne et à la bagasse, la production d’électricité lors de l’entrecoupe dépend, quant à elle, essentiellement du charbon. La combustion de ce dernier, considéré comme énergie fossile non renouvelable, a un impact environnemental important puisqu’elle participe à l’augmentation de l’effet de serre, favorisant ainsi le réchauffement climatique.
« Le bois représente une solution plus durable étant donné que les gaz à effet de serre évacués dans l’atmosphère sont réabsorbés par les forêts lors de la repousse des arbres, à l’instar de la canne à sucre », explique Jean-Marc Iweins, Power Plant Manager de Terragen. Un cercle vertueux qui n’est évidemment pas possible dans le cas des énergies fossiles, qui prennent des millions d’années pour se former.
Pour contrer cet état des choses, la centrale thermique milite pour la conversion aux énergies renouvelables. Première à avoir introduit la paille de canne dans ses processus de production d’énergie verte, elle est aussi l’une des pionnières sur d’autres fronts, notamment avec sa culture d’eucalyptus, un bois destiné, en temps voulu, à être transformé en copeaux de bois et brûlé dans les chaudières pour produire de l’électricité.
Parallèlement, Terragen s’est lancée, depuis mai, dans un projet qui couvait depuis 2019 : la combustion de copeaux de bois avec son nouveau partenaire, Woodpro. Ce dernier se charge de récupérer le bois – issu de centres de tri de déchets, du nettoyage des forêts publiques et privées, ou encore de palettes usagées –, de le faire sécher, de le broyer dans une déchiqueteuse à bois et, enfin, de l’acheminer, après l’avoir chargé dans des camions, vers la centrale.
À la centrale, on pèse les cargaisons et on les déverse dans la trémie de réception du charbon. « Ces copeaux de bois se mêlent ainsi au charbon pour obtenir un mélange de 5 % de copeaux et de 95 % de charbon qui est ensuite envoyé en chaudière pour produire de l’électricité pour le réseau du CEB », poursuit Jean-Marc. Première à se lancer dans cette nouvelle aventure, Terragen espère ainsi créer une tendance plus respectueuse de l’environnement.
« C’est un projet qui s’inscrit pleinement dans l’ambition de décarbonation du gouvernement, et qui est rendu possible notamment grâce au National Biomass Framework mis en place sous l’impulsion de nombreux acteurs du secteur, comme la MCIA », poursuit-il. L’ambition de Terragen : une conversion totale de la centrale avec l’abandon du charbon et une production 100 % renouvelable.
Si cette initiative représente un premier pas vers cet objectif, les équipes de Terragen ne se reposent pas sur leurs lauriers et ont de la suite dans les idées. « Nous projetons de mélanger les copeaux de bois à la bagasse et visons un pourcentage encore plus élevé de
bois utilisé », explique Jean-Marc. Un projet audacieux qui, dans l’attente des autorisations et autres accords commerciaux, pourrait bien voir le jour d’ici 2025 !