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Feux de canne : Terra lance sa toute nouvelle campagne de sensibilisation

« Arret met dife », « to met dife to fini dan caso »… Fruit d’une collaboration entre Terra, la police, les pompiers, la Mauritius Cane Industry Authority et le Mauritius Sugar Syndicate, une campagne de sensibilisation et d’éducation a débuté le 21 juin dernier pour s’attaquer à un problème considérable : les incendies dans les champs de canne. Ces derniers ont en effet des conséquences graves notamment en matière de sécurité et d’écologie.

Les incendies : une pratique agricole dépassée

Fin 2020 : alors que de nombreux feux ont, tout au long de l’année, ravagé les champs de Terra, un comité interne se met en place pour régler ce problème d’ampleur. 25 % des 6 000 hectares de terres sous culture de canne du groupe sont partis en fumée. Si la mise à feu des champs répondait, autrefois, à une tradition agricole, cette pratique est depuis longtemps révolue.

« Pour plus d’efficacité, nous tendons vers la mécanisation de toutes nos opérations, nous explique Emeric Vigier de Latour, Communications Manager du groupe. Les planteurs suivent, par exemple, un tracé GPS précis, alors que des drones survolent les champs pour identifier les terrains où la coupe serait entravée. Nous avons complètement abandonné la mise à feu des champs, mis à part dans les rares cas où le terrain reste difficilement mécanisable ».

Des enjeux considérables

Cette ancienne méthode – qui permettait, avant l’avènement de la mécanisation agricole, de débarrasser les champs de tous ses éléments indésirables – pose en effet de nombreux risques. Elle met en péril la vie des gens vivant à proximité des champs, puisqu’il ne suffit que d’une braise aventureuse pour mettre le feu aux maisons alentour ou même à la station d’essence Total de Belle Vue. Pour contrer ce danger, le gouvernement est sans appel : les pyromanes encourent jusqu’à 20 ans de prison.

La mise à feu intempestive des champs présente d’autres enjeux, notamment économiques. Dans un pays mis à mal par la situation sanitaire, l’industrie sucrière représente un pilier économique de poids. Son prix a récemment été revalorisé – le prix du kilo de bagasse est, par exemple, passé de Rs 500 à Rs 3 300. Cette industrie permet par ailleurs de rapatrier des devises étrangères.

En ce sens, la campagne de sensibilisation a aussi une valeur éducative : elle vise à apprendre aux planteurs à gérer les suites d’un incendie dans leur champ. Il leur faut, en effet, ramener les cannes brûlées sous 48 heures, délai au-delà duquel la canne risque une perte de qualité considérable. À chaque jour qui passe, c’est 1° de pureté en moins pour les cannes récoltées et un sucre de moins bonne qualité qui est proposé sur le marché international.

Un impact écologique considérable

L’impact écologique de ces incendies est aussi décisif car ils entraînent des pertes considérables en biomasse. En effet, la bagasse et la paille de canne sont utilisées pour produire de l’électricité. Si elles sont perdues, on doit forcément se tourner vers le charbon qui, de son côté, est importé – et requiert donc des devises étrangères. Qui dit importation de charbon, dit aussi coûts de fret supplémentaires et émissions de CO2 non nécessaires.

Cette campagne, qui permet d’instaurer un dialogue et de donner une voix aux policiers, pompiers, experts et habitants de la région, s’étendra jusqu’à fin août ou début septembre et permettra ainsi de rappeler les enjeux de ces incendies qui mettent en péril la vie des habitants, mais aussi notre pays.

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