Friday, May 9, 2025 15:45:00

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Le centre de formation Terra Services Ltd (TSL) offre, depuis 2016, des programmes de formation et de coaching customisés pour répondre aux besoins et demandes des différents clusters du groupe. Retour sur ce service qui aide non seulement chacun de ses employés, mais aussi le groupe à grandir.

Nos objectifs majeurs, chez TSL, visent à donner un service sur mesure à nos entités. Ils s’appuient sur trois piliers. D’abord, une stratégie de l’apprentissage en continu, qui permet aussi à Terra de progresser vers son objectif de devenir une learning organisation en proposant divers initiatives learning customisés, et/ou innovants. Nous souhaitons aussi optimiser les budgets de formation, les remboursements, l’utilisation des HRDC schemes et le retour sur investissement (ROI) de sorte à ce qu’il y ait un impact financier positif. Enfin, l’idée est aussi de maximiser le retour sur l’attente (ROE) », commence Isabelle Grenouille, Learning & Development Manager chez Terra.

Prenons l’un de ces piliers, le return on expectation (ROE). La première étape du ROE consiste à comprendre et reformuler les attentes du ou des commanditaire(s) pour ensuite identifier quelle solution répondra au mieux à ses/leurs attentes. « Prenons l’exemple d’un employé qui a de sérieuses lacunes au niveau de la communication avec son équipe », propose Isabelle. « Une discussion avec son responsable et le RH Manager nous aidera à définir les compétences, l’attitude ainsi que les indicateurs. Il s’agit de tout un package qui permet de mesurer si les attentes du responsable sont bien atteintes à la suite de cette formation et que la transformation résulte directement de ce package », poursuit-elle.

Pour se faire, on s’appuie sur un outil spécifique, le Kirkpatrick model. L’objectif étant d’avoir une formation qui soit à la fois efficace (« effective training », c’est-à-dire avec le bon contenu, le formateur adéquat entre autres, donc satisfaisant l’apprenant) et efficiente (« training effectiveness », soit, l’application des acquis au travail, un changement positif observable, donc répondant aux attentes de l’employeur).

Nous travaillons avec des formateurs et coaches externes, ainsi que des facilitateurs et coaches internes. Nous proposons aussi de multiples outils pour couvrir tous les besoins », continue-t-elle. Parmi ceux-ci, le test psychométrique CliftonStrengths34, disponible depuis juillet 2021, qui permet d’identifier et renforcer les talents et forces de chaque individu pour mieux les exploiter au quotidien, que ce soit dans la vie professionnelle ou personnelle. « En 2021, 42 employés ont participé à ce test et l’impact s’en est ressenti », dit Isabelle. À cela s’ajoutent des sessions de coaching individuel disponible en format court de 7h30, ou long en 18h, qui visent à accompagner les employés et contribuent à leur montée en compétence.

De même, TSL dispense des ateliers approuvés par la Mauritius Qualifications Authority. En matière d’innovation, LEARNING@terra, la toute nouvelle plateforme de e-learning de Terra, également disponible en version « mobile » a été lancée en décembre 2021. « La digitalisation nous permet d’éviter au mieux la discontinuité dans l’apprentissage tout en s’adaptant aux nouveaux modes de travail », explique Isabelle..

Au-delà du développement professionnel et personnel de l’employé – qui apporte aussi son lot d’avantages à l’entreprise –, il y a aussi tout un aspect financier à prendre en compte car le principe premier du ROI est de veiller à optimiser l’utilisation du budget de formation. «

Nous pouvons être plus efficients en regroupant nos formations pour gagner du temps et diminuer les coûts par exemple », continue-t-elle.

En 2021, 169 employés ont bénéficié des services de TSL. « Au final, notre objectif principal est de veiller à ce que nos clusters aient ce ROI et ce ROE. En plus de pouvoir capitaliser sur notre investissement, la solution proposée doit pouvoir répondre à toutes les attentes et que l’employé grandisse à travers cela », conclut Isabelle.

Une initiative gagnante sur le long terme pour l’entreprise comme pour l’employé !

Voilà 32 ans que David Grand Maison a rejoint la grande famille de Terra. Aujourd’hui Factory Operator à Terra Milling, c’est avec détermination et enthousiasme qu’il aborde chaque journée de travail – deux qualités qui se retrouvent aussi dans sa passion, la course à pied. Rencontre.

32 ans, c’est toute une vie ! « J’ai commencé au bas de l’échelle. C’est en tant que ‘manœuvre’ que j’ai débuté à Terra, où je m’occupais des blocs de bagasse », confie-t-il. Ses efforts ne passent pas inaperçus et il se met à gravir, d’année en année, les échelons, jusqu’à devenir Factory Operator. Un travail essentiel pour une entrecoupe et une coupe sereines.

Durant la coupe, je m’occupe de toutes les préparations relatives au moulin », dit-il. Celles-ci touchent à de nombreux aspects, tels que la vérification de la température ou encore du niveau d’huile. Pendant l’entrecoupe, David est chargé de superviser les opérations de réparation, tout en restant en contact direct avec son supérieur. « Je suis très fier de mon parcours et de mon travail. Il y a toujours un nouveau défi à relever et c’est cela qui me plaît le plus », continue-t-il.

Grand amateur de challenges, il adore se surpasser – une détermination qui se reflète aussi dans sa passion pour la course à pied. « Je cours depuis très jeune, cela m’aide à me recentrer et à aborder chaque nouvelle épreuve avec plus de clarté », dit-il. Son terrain favori : la nature, loin des bruits de la ville. De quoi accueillir chaque nouvelle journée avec énergie et concentration.

Lorsqu’un cyclone menace de passer près de l’île, une centrale thermique doit s’organiser pour continuer de fonctionner ! Ce fut le cas de Batsirai et Emnati en février dernier. Pour assurer la continuité de la production, tout un système est mis en place et un protocole suivi à la lettre pour que tout se passe dans les meilleures conditions. Retour sur ces préparatifs.

Notre travail de préparation commence dès l’annonce d’une alerte cyclonique de classe 1 », commence Suraj Ramroop, chef d’exploitation chez Terragen. C’est en effet toute la centrale qui s’active pour assurer la sécurité du site. Les portes et volets sont fermés, les objets volants sont sécurisés, le nettoyage est fait et les bandes transporteuses sont inspectées. « Nous faisons aussi le plein de gasoil, de charbon et de produits chimiques, mais mettons aussi à disposition des batteries et matelas pour nous préparer aux futures alertes », explique Adish Sewlall, QSE Coordinator à Terragen.

A l’annonce d’une alerte de classe 2, les équipes poursuivent le travail et fonctionnent normalement. La centrale s’approvisionne en nourriture et on poursuit les travaux de rangement. « C’est aussi le moment où nous nous assurons d’avoir un stock de charbon suffisant pour pouvoir continuer de fonctionner durant le cyclone », dit Suraj.

C’est en classe 3 que tout change. « Le personnel d’astreinte de la semaine, composé d’un mécanicien, d’un électricien, d’un chimiste et d’un conducteur de chargeuse restent à la centrale et se confinent », poursuit-il. À cela s’ajoutent le chef d’exploitation, deux équipes de quart qui travaillent en rotation et des gardiens. « Pendant cette période, c’est l’entraide qui règne. Personne ne se cantonne à son propre domaine et tout le monde met la main à la pâte pour que tout se déroule au mieux », dit Adish.

Résultat : Batsirai et Emnati se sont passés sans encombre et la centrale n’a connu aucune panne, ni arrêt. « Heureusement, ces deux cyclones n’étaient pas trop forts et tout s’est bien passé », confie Suraj. Ce dernier, qui travaille à la centrale depuis sa création, en a vu passer des cyclones ! « Nous avons connu pire, notamment avec Gamède en 2007 où l’alerte de classe 4 était restée en vigueur pendant une longue période. Nous avions dû rester confinés pendant trois jours, ce qui peut être compliqué, car il y a tout une gestion – de nourriture, de travail, etc. – à faire », poursuit-il.

Ameet Jutton, chef de quart à la centrale depuis 2016, n’a pas connu beaucoup de cyclones a Terragen et a, en quelque sorte, fait son baptême du feu en février. « Nous sommes restés confinés durant 36 heures, ce qui était un peu long, mais il faut dire que c’était une belle expérience », dit-il.

Une fois le cyclone passé, c’est une autre procédure qui se met en place. « Nous récupérons le feedback des différentes équipes pour établir un REX – un retour d’expérience. Nous faisons ensuite un rapport qui nous permet de nous améliorer, que ce soit pour la sécurité ou le bien-être des employés », explique Adish. Une fois le REX validé par le directeur, différentes actions sont alors mises en place. Un protocole fidèle à la philosophie de perfectionnement constant de Terragen !

Longtemps considéré comme un univers essentiellement masculin, le secteur de l’agriculture accueille aujourd’hui de plus en plus de femmes. Présentes dans tous les aspects du domaine, ce sont des connaissances et une approche particulière qu’elles offrent une industrie qui aspire à une amélioration constante. Portrait de quatre femmes qui apportent chaque jour leur pierre au grand édifice de l’agriculture.

Mehendi Leelah – Quality & Sustainability Assistant à Terra Milling

Détentrice d’un diplôme en Chemical Engineering, Mehendi a rejoint les équipes de Terra Milling voilà un an et demi en tant que stagiaire. « J’étais d’abord chargée de superviser la qualité du sucre que l’on emballe pour les clients », explique-t-elle. Ce suivi touche à de nombreux aspects car il faut non seulement respecter les normes en vigueur et les spécifications du client, mais il faut aussi être en interaction constante avec le Mauritius Sugar Syndicate ainsi que le client. « Nous suivons minutieusement toutes les demandes des clients et respectons toutes les normes. Il nous faut aussi assurer le suivi des audits ainsi que tout le travail effectué à l’usine pour l’emballage », poursuit Mehendi. Cette dernière fait vite ses preuves car elle est intégrée après quelques mois dans l’équipe de Terra Milling où s’ajoute à ses tâches celle de durabilité. « Nous nous engageons à disposer des déchets, tels que les huiles et les plastiques, de façon durable », dit-elle. Sa motivation au quotidien : un apprentissage constant. « On ne s’ennuie jamais et il y a toujours quelque chose à apprendre. Terra représente, pour moi, une sorte de petite université », conclut-elle.

Farmeen Salamut – Area Manager à Terragri

Après avoir obtenu un diplôme en Agriculture et quelques années d’expérience en horticulture et autres, c’est en tant qu’Operations Officer que Farmeen débute à Terra en 2016. Alors employée, elle poursuit ses études et obtient un Master en Changement Climatique et en Développement Durable. En 2021, elle est promue Area Manager de la région du Mount, un travail stimulant qui promet des journées bien remplies ! Chargée de l’évolution des cultures de canne, elle s’occupe au quotidien de la supervision et du contrôle de l’ensemble des opérations qui sont très variées : plantation manuelle, contrôle des mauvaises herbes, fertilisation… « Ma thèse d’études portant sur les plantations énergétiques, je m’occupe aussi des plantations d’eucalyptus sur les terres marginales à travers la propriété. Je suis aussi responsable du projet de plantation de macadamia et de la réhabilitation des vergers », explique Farmeen. Possédant une vue d’ensemble sur la production, son travail touche aussi à la gestion financière et administrative de la section. Afin d’être rentable, elle doit donc faire des choix judicieux. Un métier exigeant, mais passionnant. « Dans l’agriculture, les jours ne se ressemblent pas. On suit le rythme de la nature et on s’adapte, surtout avec le changement climatique. C’est un domaine dynamique dans lequel on ne s’ennuie jamais », dit-elle.

Sanjula Groodoyal – Operations Officer à Terragri

C’est en 2019 que Sanjula rejoint les rangs de Terragri en tant que stagiaire, avant d’être engagée en tant qu’Operations Officer en 2021. Diplômée en Agricultural Science and Technology, la terre est sa passion. « Je gère aujourd’hui les opérations de diversification du groupe à travers la plantation de pomme de terre, d’oignon, de melon d’eau ou encore de pistache », souligne Sanjula. Et à chaque légume sa saison pour un calendrier bien rempli. Si les matinées sont dédiées aux tournées dans les champs pour vérifier que tout se déroule comme prévu, les après-midi sont, quant à eux, consacrés au travail de bureau et notamment à l’élaboration du planning du lendemain. Son travail ne s’arrête pourtant pas là car le travail de Sanjula touche aussi à la canne. « Pendant la coupe, hormis la récolte, nous nous assurons aussi qu’il n’y a pas de pertes aux champs. Nous les fertilisons ensuite et poursuivons les travaux de nettoyage et d’entretien durant l’entrecoupe », explique-t-elle. Si le calendrier de l’année est bien défini, les journées sont pourtant toutes différentes et c’est bien ce qui nourrit chaque jour la passion de Sanjula. « Il y a toujours quelque chose à apprendre sur le terrain, que ce soit avec les travailleurs, les consultants, les collègues ou encore les collaborateurs. C’est une expérience particulièrement enrichissante car nous faisons des essais et nous tentons à chaque fois de nous améliorer », dit-elle.

Annick Vingta – Senior Accounts Clerk à Terragri

Cela fait déjà 10 ans qu’Annick travaille pour le groupe Terra. Si elle s’occupait au départ de l’aspect comptable de tout le groupe, elle rejoint, après la division de Terra en sections distinctes, Terra Milling et Terragri en 2019. Chargée du paiement des fournisseurs, elle fait aussi le suivi des factures, s’occupe de réconcilier les comptes et accompagne les auditeurs. « Le travail peut être exigeant car nous avons beaucoup à faire. Mais l’aspect humain, à travers les relations que l’on tisse avec nos différents interlocuteurs, est quelque chose de particulièrement stimulant et gratifiant », explique-t-elle. Car des échanges, elle en a au quotidien, ce qui demande une adaptation constante et une capacité d’écoute aiguisée. Au-delà de son amour pour les chiffres, c’est cette chaleur humaine qui la motive au quotidien dans son travail. « Nous travaillons dans un cadre unique, entouré de nature. Notre environnement de travail est unique car nous cultivons de belles relations entre collègues et c’est ce contact avec l’autre qui me stimule chaque jour », confie-t-elle. « Nous avons aussi la possibilité d’apprendre plus, avec des formations organisées, et de nombreuses choses sont mises en place pour valoriser la femme, ce qui représente, selon moi, une approche très importante du groupe », conclut-elle.

C’est en août 2021 que Grays décide de se lancer dans l’aventure Made in Moris. Ce label, aujourd’hui bien connu des producteurs de l’île, assure la valorisation de la qualité et de l’innovation ainsi que la promotion des savoir-faire locaux. Florence de Coriolis, Assistant Brand Manager chez Grays, nous en dit plus.

Si l’histoire du rhum et du sucre est indissociable de l’histoire de l’île, elle l’est tout autant de l’histoire de Grays. Bien que la compagnie soit née en 1931, elle porte un héritage riche de près de 300 ans, avec l’avènement, en 1740, de la première sucrerie de l’île à Villebague, puis de la première distillerie de Harel Frères en 1838. C’est ce savoir-faire, sublimé au fil des décennies, que Grays a d’ailleurs voulu célébrer avec la création, en 2003, de sa nouvelle collection « New Grove ».

À travers la canne, le rhum et le sucre font partie de notre ADN. Nous avons voulu rendre honneur à cette histoire en créant des produits locaux de qualité dans un marché mondial déjà dominé par les grands du nom », explique Florence. Et c’est sur une touche proprement mauricienne que mise la compagnie avec sa formule « du champ au verre ». En effet, de la plantation à la commercialisation, en passant par l’usinage, la distillation et le vieillissement, c’est la terre et les mains mauriciennes qui sont mises au cœur de chacune des étapes de production du rhum.

Rejoindre les adhérents Made in Moris était donc une évidence. « Nous voulons faire partie intégrante des producteurs locaux et montrer que le savoir-faire mauricien a de la valeur », dit Florence. En plus d’offrir une visibilité accrue, c’est aussi une preuve d’authenticité qu’apporte le label. « Chaque étape de production est analysée pour le label, il faut répondre à des critères spécifiques. Au final, l’obtenir est un gage de qualité », poursuit-elle.

Si l’un des objectifs du label est de promouvoir les savoir-faire mauriciens, il permet aussi de faire connaître et de valoriser les nouveaux métiers. « Nous faisons intervenir de nombreux métiers à Grays car nous sommes présents à chaque étape de la production de rhum, ce qui nous permet aussi de nous assurer de la qualité de notre produit. Ce sont ces métiers que nous avons voulu valoriser », dit Florence. La compagnie, qui fait vivre de nombreux secteurs d’activités, crée aussi de nouveaux métiers sur le plan local, jusqu’ici inexistants à Maurice. C’est le cas du métier de maître de chai, chargé de la gestion du bon vieillissement du rhum.

Si la compagnie a beaucoup à gagner de son nouveau label, elle apporte, de son côté, elle aussi de l’eau au moulin. Après un début couronné de médailles avec son New Grove Plantation en 2003, Grays continue d’étoffer son catalogue et s’est, en moins de 20 ans, frayé une place de choix dans un marché jusqu’alors dominé par les Caraïbes. « Nos produits ont obtenu de nombreuses récompenses et s’exportent dans plus de 30 pays. Cela nous permet de promouvoir non seulement le savoir-faire mauricien, mais aussi le label Made in Moris dans le monde », conclut Florence. Une belle façon de faire vivre l’histoire de l’île !

En 2019, l’introduction du logiciel agronomique et agricole Cane Pro marque, pour Terra, le premier pas vers une agriculture digitalisée. Cette nouvelle approche, destinée à apporter efficacité et autonomie aux équipes de Terragri Ltd, se développe chaque année un peu plus. Frederick Victoire, Cane Pro Administrator chez Terragri Ltd, nous en dit plus.

« Le logiciel Cane Pro sert avant tout à récolter et analyser des données pour nous aider à prendre les meilleures décisions possibles », explique Frederick. Ces données, qui touchent à de nombreux facteurs, comme l’ensoleillement ou encore la pluviométrie, sont récoltées via des stations météorologiques automatiques (SMA) installées par Terra en 2020. « Nous avons établi qu’il nous fallait environ trois ans de données pour être autonomes et plus pointus dans nos estimations, notamment en termes de ressources. Cela nous aide aussi à mieux planifier car le logiciel nous avertit quand irriguer ou quand effectuer des site visits », poursuit-il. L’application mobile Cane Pro permet, quant à elle, de signaler en temps réel et de géolocaliser un problème aperçu dans les champs.

Pour parfaire cette stratégie, Terragri a aussi décidé d’intégrer l’aspect financier au traitement des données en liant son logiciel comptable CEMIS à Cane Pro. « Cela nous permettra d’avoir un cost per field le plus précis possible », dit Frederick. Que cela touche à la main-d’œuvre affectée au champ, à l’irrigation, au taux d’herbicides nécessaire, ou encore à la fertilisation, cette nouvelle approche servira à faire une étude de rentabilité en se basant sur le coût et le rendement de chaque champ de canne. Ce travail, qui se fait encore manuellement, sera entièrement automatisé en 2022. Et pour une autonomie encore plus complète, Terra se dote cette année de deux nouvelles SMA, ce qui permettra à Cane Pro de couvrir toutes les terres irriguées du groupe.

Si le travail de suivi requiert tout de même des ressources humaines pour analyser toutes les données reçues, l’autonomie gagnée grâce au traitement des données par le système est énorme. « Les équipes ont moins d’entrées à faire et le travail effectué par le système nous offre le recul nécessaire pour prendre les meilleures décisions et une visibilité accrue sur nos estimations », dit Frederick. Le but : perdre le moins de temps possible pour gagner en efficacité. « Nous comptons en ce sens aussi peaufiner notre irrigation scheduling et former nos équipes d’irrigation pour savoir quand il est nécessaire de venir aux champs et ainsi éviter les déplacements inutiles », continue-t-il.

Un nouveau mode de fonctionnement qui voit déjà loin !

Chez Terragen, l’année 2022 démarre sous les meilleurs auspices. En effet, la centrale enregistre, au 17 février 2022, 522 jours sans accident avec arrêt. Un exploit puisque l’ancien record s’élevait à 481 jours ! Si ce résultat donne une belle raison d’être fier, c’est avant tout une implication collective et une multitude d’actions journalières qui forment le travail de fond de ce nouveau record toujours en croissance. Décryptage.

« La sécurité a toujours été notre priorité à Terragen », commence Jean-Marc Iweins, Power Plant Manager de la centrale. Si, depuis 2013, les efforts portés sur la sécurité se sont intensifiés avec la mise en place, par exemple, du système QSE, la centrale note tout de même une recrudescence d’accidents en fin 2019-début 2020. « Nous nous sommes demandé ce qu’il nous manquait pour avoir une pleine maîtrise de l’accidentologie. C’est là que nous avons décidé d’insuffler une nouvelle dynamique sécurité à Terragen, approche que nous avons renforcée fin 2020 », poursuit-il. L’objectif : créer une réelle culture d’entreprise autour de la sécurité.

De nombreuses actions sont mises en place avec, par exemple, le quart d’heure sécurité du mercredi lors duquel se réunissent employés et sous-traitants autour d’une discussion animée par Adish Sewlall, QSE Coordinator à la centrale, et un autre intervenant issu d’un des départements de Terragen. D’autres actions viennent renforcer cette position : un système de near-miss reporting proposé dès 2020 pour rapporter les situations dangereuses, une inspection SHE – Safety Health and Environment – chaque mardi avec la participation d’un personnel de chaque département, une visite hebdomadaire de chaque manager sur les chantiers du site pour relever et discuter des actions correctives à mettre en place, une Quick Risk Analysis à chaque étape de chaque intervention, des formations recyclées tous les trois à quatre ans, ou encore le rituel de nettoyage du site chaque vendredi pour une accidentologie plus contrôlée.

« Aujourd’hui, nos performances en sécurité parlent d’elles-mêmes. Rien que pour notre système de near-miss reporting, nous avons enregistré 77 near-miss rapportés par les employés en 2021 contre 5 en 2019 et 49 en 2020 », explique Adish. « Cela démontre qu’il y a une réelle culture de sécurité qui s’est mise en place et qui touche tous les employés et contracteurs qui travaillent sur le site », continue-t-il.

Les équipes ne comptent pas s’arrêter en si bonne voie. L’année 2022 s’annonce en effet pleine de projets. En plus de renforcer sa procédure d’accès aux espaces confinés, la centrale a aussi instauré un système de demande de permis pour pouvoir intervenir dans ces endroits jugés dangereux. « Nous avons prévu d’acheter de nouveaux équipements dédiés à cet effet, comme, par exemple, un détecteur de gaz portatif qui mesure simultanément les gaz explosifs, la présence d’oxygène, le monoxyde de carbone et l’hydrogène sulfuré », dit Adish. C’est aussi toute la procédure de consignation et d’étiquetage que ce dernier veut renforcer pour assurer des interventions sur les équipements sans risque pour les travailleurs avec des régimes de consignation pleinement maîtrisés.

Aujourd’hui, après 522 jours sans accident avec arrêt, la confiance plane sur Terragen. « C’est un système que nous avons adopté et des habitudes que nous avons prises. Nous sommes fiers, mais aussi rassurés de travailler au quotidien dans un tel environnement », confie Jérôme Victoire, mécanicien et soudeur à Terragen. Pour Rosan Dhoomun, aide chimiste à la centrale depuis 21 ans, c’est une belle victoire. « Nous sommes formés en permanence pour assurer la sécurité du site et nous sommes fiers d’avoir atteint un tel record tous ensemble », dit-il.

Malgré cette implication et une prise d’initiative individuelle et collective accrue, il reste cependant encore du travail à faire. « La sécurité n’est jamais acquise ; les bons réflexes sécurité s’entretiennent dans le temps. Il faut une animation en continu pour les renforcer », explique Jean-Marc. « Nous pouvons être fiers du chemin parcouru. Le plus difficile sera de maintenir cette performance dans le temps », conclut-il.

Un défi que Terragen est prêt à relever !

Initiée en mai 2021, l’opération « Arret Bril Kann » est lancée dans le but de diminuer le nombre d’incendies qui ravagent les champs de canne. Presque un an plus tard, les résultats parlent d’eux-mêmes : si, en 2020, la superficie brûlée équivalait à 1 054,88 hectares, elle descend en 2021 à 121,45 hectares. Une réussite sur laquelle reviennent Jean-Marc Jauffret, Agricultural Manager de Terragri Ltd, et Yovani Assirvaden, Chief Security Office de Terragri Ltd.

La campagne « Arret Bril Kann », menée par Blast Communication en collaboration avec Terra, la Mauritius Police Force, la Mauritius Cane Institute Authority et le Mauritius Fire & Rescue Service, naît d’un constat alarmant : en 2020, 127 incendies ont rasé plus d’un millier d’hectares chez Terra. « Ces incendies ont plusieurs répercussions », explique Jean-Marc Jauffret. De nombreux champs déjà fertilisés ou comprenant des jeunes pousses partent en fumée, forçant les équipes de Terra à intervenir pour sauver ce qui peut encore l’être. « Cela nous donne, au final, une estimation faussée de la quantité de canne à récolter pour la campagne car nous nous retrouvons à couper des cannes trop jeunes, et donc pauvres en poids et en sucre », poursuit Jean-Marc.

Les incendies intempestifs ont aussi un impact sur les repousses pour les campagnes suivantes. « Les jeunes tiges ont du mal à démarrer, faute d’irrigation, alors que l’on observe une prolifération de mauvaises herbes, faute de paille », dit Jean-Marc. D’autres aspects de la production sont, eux aussi, touchés : la paille brûlée ne peut être récupérée pour être envoyée à Terragen comme biomasse, y affectant donc la production d’énergie renouvelable. « Au-delà de la production, c’est aussi la sécurité des villages bordant nos champs qui est en jeu », renchérit Yovani.

Une campagne à échelle nationale et une organisation renforcée

Le plan d’action est donc posé et la campagne s’établit en plusieurs volets. Mise en place de panneaux publicitaires à des endroits stratégiques, interventions sur les chaînes de télévision nationale et à la radio, ou encore posts sur les réseaux sociaux : le travail de sensibilisation s’effectue en profondeur. « Nous avons aussi mis l’emphase sur la conscientisation des villageois et des petits planteurs en leur expliquant les dégâts causés par les incendies incontrôlés », souligne Yovani.

D’un point de vue sécurité, c’est une nouvelle organisation qui se met en place. Des patrouilles de police s’effectuent jour et nuit alors qu’une stratégie de ravitaillement en eau s’installe avec les pompiers, qui ne peuvent pas intervenir directement dans les champs. « Nous avons, de notre côté, réorganisé nos équipes de sécurité pour une surveillance constante », explique Yovani. Trois citernes, l’une de 21 000 L et les deux autres de 10 000 L, sont mises à disposition des équipes qui effectuent des permanences sur le site. En plus des patrouilles internes, des agents sont postés jour et nuit sur le view point de Maison Blanche pour superviser les champs et des équipes de garde sont désignées pour intervenir avec des véhicules spéciaux.

« Aret Bril Kann » : un bilan positif

« Notre point fort a été la rapidité d’intervention de nos équipes. L’effort, la communication, la compréhension et la sensibilisation de tout un chacun ont aussi contribué au succès de cette campagne », affirme Yovani.

Avec 933,43 hectares brûlés en moins, Terra ne compte pas se reposer sur ses lauriers. « Nous souhaiterions atteindre une superficie brûlée inférieure en 2022. Nous mettrons les bouchées doubles pour relancer une campagne consciencieuse, établir des contrôles stricts dans nos champs et intervenir rapidement pour limiter les dégâts », conclut Jean-Marc.

Une année 2022 pleine de promesses !

Cela fait près de neuf ans que Kaviraj Ittoo travaille en tant que chimiste et responsable de laboratoire chez Grays. Depuis 2021, il porte aussi la casquette de QSE Team Leader. Si les journées ne se ressemblent jamais, elles sont toutes plus stimulantes les unes que les autres. Découverte de ce métier palpitant avec Kaviraj.

Diplômé en Chemical & Environmental Engineering à l’Université de Maurice, c’est dans les laboratoires que Kaviraj fait parler sa passion. « Le travail en laboratoire se divise en deux axes : Analyse & Contrôle Qualité, et Recherche & Développement. Il y a tellement à faire qu’il y a chaque jour un nouveau défi à relever », explique-t-il.

Pour l’axe Analyse & Contrôle Qualité, c’est chaque nouveau batch d’alcool produit à Grays qui est analysé à la loupe pour assurer une qualité optimale. « Le laboratoire mesure, par exemple, le taux d’alcool de chaque produit parmi d’autres paramètres », explique le chimiste. Et des paramètres, il y en a, en particulier pour le vin, qui fait l’objet d’un suivi encore plus élaboré. Taux de soufre, acidité volatile, acidité totale… La liste est longue !

En parallèle, l’axe Recherche & Développement présente un challenge constant. « D’un côté, nous retravaillons sur les produits existants pour les améliorer en apportant, par exemple, des subtilités à la recette de base », dit Kaviraj. « Nous développons aussi de nouveaux produits selon les demandes des différents départements de Grays », poursuit-il. Dans ce dernier cas de figure, le produit ainsi travaillé passe par de nombreux examens avant d’être mis sur le marché

En plus de cet emploi du temps bien rempli, Kaviraj est aussi, depuis juin 2021, QSE Team Leader. « Je suis principalement responsable de la bonne mise en œuvre des normes ISO 9001, 14001 et 45001 », ajoute le chimiste. Ces normes, qui touchent respectivement au management de la qualité, au management environnemental et au management de la santé et de la sécurité au travail, participent aussi à l’élaboration de produits d’une excellente qualité.

Pour Kaviraj, pour qui la monotonie est un frein, ce travail le motive chaque jour différemment : « Même si le contrôle qualité se fait tous les jours, il y a toujours un nouveau challenge et c’est cela qui me motive chaque jour », explique-t-il. Ce qu’il préfère : trouver le petit twist qui donnera à chaque recette sa personnalité propre. Un métier toujours changeant, mais chaque jour un peu plus stimulant!

Depuis plus de 10 ans, Terra Foundation soutient les plus démunis de la région en leur venant en aide. Malheureusement, l’impact du Covid et les restrictions sanitaires ont ralenti l’immense travail abattu par la fondation. Cela ne l’arrête pourtant pas ! Malgré les obstacles, aider les autres reste le moteur de la fondation, qui saisit toutes les opportunités pour mener à bien sa mission.

« Nous avons de nombreux projets qui nous tiennent à cœur mais nos actions ont malheureusement été limitées par les contraintes sanitaires et nos projets ont été mis en pause », commence Marie-Annick Auguste, CSR Manager chez Terra Foundation. La fête de Noël en est un bon exemple. Tradition annuelle qui réunit chaque année les enfants défavorisés, elle n’a, cette année, pas pu avoir lieu en raison du contexte.

Fêtes de Noël : la solidarité, le maître-mot du groupe Terra

Loin de se décourager, la fondation fait preuve de créativité pour continuer ses actions caritatives : « Malgré l’annulation de la fête de Noël, nous avons voulu, avec nos ONG partenaires, offrir un petit moment de bonheur à ceux dans le besoin. Nous avons donc décidé, en puisant dans notre Covid-19 Emergency Fund et des fonds CSR, d’offrir un panier de Noël à 125 des familles accompagnées par ces ONG », explique Marie-Annick.

C’est donc tout le groupe Terra qui met la main à la pâte : Terragri fait don de pommes de terre et d’oignons alors que Grays propose des produits à prix réduit. La logistique d’Intermart, au Mahogany, prépare les food packs tandis que l’Aventure du Sucre offre son auditorium pour les distribuer aux ONG. Résultat de ce travail d’équipe : la distribution, qui a lieu le 23 décembre, est un succès ! « Les responsables des ONG et les bénéficiaires ont été grandement touchés par ce soutien », constate Marie-Annick.

Un soutien constant apporté aux jeunes les plus vulnérables

En parallèle, Terra Foundation poursuit aussi son soutien aux écoles. Le 22 décembre, c’est au restaurant de l’Aventure du Sucre, Le Fangourin, que se tient une cérémonie pour récompenser les meilleurs élèves de l’école ZEP H. Ramnarain. « Les élèves étaient ravis de pouvoir sortir de chez eux pour un événement où ils étaient mis à l’honneur », confie Marie-Annick. Autant de petites actions, comme la collecte de vêtements effectuée en avril 2021, qui perpétuent la mission première de la fondation : celle de venir en aide aux plus démunis, mais aussi de contribuer à la résilience de leurs ONG partenaires.

En 2022, la fondation se donne aussi comme objectif d’aider les ONG qui voudraient lancer des start-ups. En ligne de mire : un projet de parrainage de femmes entrepreneures qui n’auraient pas les fonds pour démarrer. « Nous avons de nombreux projets en suspens ou en pourparlers. Nous dépendons malheureusement d’une certaine liberté pour pouvoir les mener à bien et espérons de tout cœur un relâchement des restrictions dans les mois à venir », dit Marie-Annick. La fondation a une vocation : intégrer la communauté dans tous les projets de Beau Plan et, restrictions ou pas, elle compte bien y parvenir !